Louis-Serge Real del Sarte, community manager

Louis-Serge Real del Sarte, Bonjour. 

Vous êtes Responsable de la communication Web et du Community management de l’European Business School et également Responsable de l’e-réputation et du community management du groupe Ginger-Grontmij.
Louis-Serge Real del Sarte 

Pourriez-vous nous retracer votre parcours?

Difficile comme exercice de résumer ce long parcours atypique ou j’ai commencé à travailler dans la banque à 19 ans, puis la pub, l’immobilier et le tourisme ayant, entre autres, été Chef des ventes chez Teisseire dans les années 80, Opérateur à la criée en Bourse pour mon premier jour, celui du Krach d’octobre 87, Négociateur dans l’immobilier d’habitation chez Jean-Thouard, puis d’entreprise chez Serdim lors de la crise des années 90, ensuite GO au Club Med à un âge ou la souplesse expire, pour ensuite passer de 1994 à 2001 par les salles de marchés de BNP, Crédit Agricole, Société Générale et ABN Amro comme stratégiste en Analyse Cylindriques, et enfin atterrir comme Directeur Europe chez Global Equities neuf années durant.

Le tout fût émaillé d’une vingtaine d’années de cours du soir, CAP, Brevet, CNAM, ICH, puis diplômé de l’EUREX, ensuite de l’Euronext et d’une école d’ingénieur en 2001, l’Ecole des Cambistes de l’Institut des Techniques de Marchés au CFPB. Déjà membre de multiples réseaux et une centaine de Cercles et clubs comme La Revue des Deux Mondes, l’IFRI, l’IFA , le Stanford Business Club, la Harvard Business School Club, le MIT Club de France, également présent aux boards du Club HEC Finance et d’Esprit d’Entreprise, administrateur du Cercle MBC au Fouquet’s,  vice-Président du Cercle Européen, Président du Club Synergie Entreprise, cofondateur puis Vice-Président du site de courtage financier easyBourse en 2005 revendu par mon intermédiaire à La Banque Postale en juillet 2008, cofondateur du cabinet de chasse de tête Head Searching, Vice-Président de l’ACDEFI (site de l’économiste Marc Touati) jusqu’en 2009, j’étais dans un cycle infernal, trois soir par semaine dehors.

Ce qui me semblait capital hier ne l’est plus aujourd’hui. J’ai laissé tomber mon arrogance, ma fierté et tous les clubs devenus trop chronophages, démissionné de ma loge maçonnique après six années de travail très bénéfiques sur le plan personnel, pour retrouver les vraies priorités qui vous animent, l’approche multiculturelle des réseaux sociaux en ligne démocratiques et beaucoup plus représentatifs de notre chère France et enfin démissionné de mon poste finance malgré un salaire fixe de 150K€ hors commissions, pour me consacrer à la rédaction de l’ouvrage ‘Les Réseaux Sociaux sur Internet’ suite à une commande des éditions Alphée (mai 2010/ 430 pages) qui m’en a rapporté tout juste 10K de droits pour un peu moins  de 5000 exemplaires vendus, ce qui je vous l’accorde est bien peu, mais je suis devenu un homme libre, sans contrainte, plus proche de mes valeurs et de ma famille,  prêt à m’engager dans l’unique passion qui m’anime pour bientôt franchir la cinquantaine : les réseaux sociaux en ligne.

Ex-ambassadeur VIADEO pour le UK et Allemagne lorsque ce dernier s’appelait encore Viaduc, ambassadeur France pour l’américain Spock ensuite nommé Ambassadeur du leader européen XING des réseaux sociaux professionnels, j’ai créé le groupe XING Paris avec aujourd’hui plus de 4200 cadres membres, organisant des soirées de networking mensuelles dont la prochaine se tient au Méridien Etoile le 25 octobre prochain pour ne pas faire oublier que le virtuel a besoin du réel.
Bloggeur expérimenté avec près de deux millions de pages lues, classé 4ème par VIADEO  en blogs Presses et TopBlogger par Overblog, je suis devenu à force de travail un expert des réseaux sociaux professionnels en ligne, consultant depuis deux ans pour des groupes comme la Société Générale, Les Banques Populaires du Maroc, HSBC, La Poste, Royalties du groupe Publicis, la banque Dexia, Cap Gémini, Deloitte, Expectra du groupe Randstad, Pôle Emploi, La Banque Postale, le Groupe Ginger, Eramet, le groupe 3M France. C’est la raison pour laquelle j’ai fondé fin 2009 easyNetwork pour répondre aux nombreuses demandes de formations prodiguées naguères gracieusement. Je me suis retrouvé en 2009 à la fois demandeur d’emploi et invité d’honneur pour une conférence gracieuse à …… Pôle Emploi ! De même, ces agences de publicité qui recevaient ce CV trop financier à leur goût sont devenues prescripteurs de mon travail digital et je les en remercie.

Sollicité ensuite par de nouveaux groupes, écoles de commerce, Mairies, groupes politiques, sénateurs (étude de Loppsi II pendant l’été sur la plage , un véritable annuaire écrit en tout petit), chambres de commerce, pour des éclairages, formations et séminaires afin d’épauler les chefs d’entreprises et étudiants à se présenter en ligne, améliorer leur visibilité, définir une charte des réseaux sociaux, monitorer l’installation d’un réseau social interne, appuyer leur référencement, augmenter les ventes d’un site marchand, recruter par le biais des réseaux sociaux, gérer une communication digitale, cibler la publicité sur Twitter ou Facebook et mieux utiliser ces nouveaux médias pour promouvoir l’entreprise.
Le rythme des conférences s’est accéléré en 2011 : Oxford Society, Cambridge, Tribune de Sciences Po, collège de Polytechnique, IAE de Poitiers, Ecole Centrale de Lille, Euridis, Université Paris-Dauphine, MEDEF, Ecole Mod’Art, Ecole Maryse Eloy, les jeunes pros au siège de l’UMP. Beaucoup de conférences pour les écoles et chambres de commerce réalisées gracieusement. Les cent dernières sont disponibles pour information sur la page du site Doyoubuzz : www.louis-serge-real-del-sarte.com.

Ma recherche d’emploi fût un calvaire dans la mesure où l’on ne pouvait comprendre que j’accepte un salaire diminué de moitié ou une fonction sans titre. Les rendez-vous s’enchaînaient avec les présidents et Directeurs généraux avec succès mais je ne franchissais pas la barrière des jeunes polytechniciens ou Centraliens responsable d’équipe auxquels j’aurai dû faire allégeance par la suite, ils avaient souvent vingt ans de moins. Le copié-collé reste la règle en France. Une entreprise prendra un profil similaire à celui qui les a quitté. Un consultant ne doit pas être dérangé car il travaille l’offre. Il vous recevra de temps à autre par politesse pour pouvoir vendre son cabinet en ayant des talents en mémoire. On ne fabrique pas un réseau lorsque l’on est en position de demandeur d’emploi. Beaucoup de Directeurs généraux des plus grands cabinet de recrutement m’ont reçu et même invité à déjeuner. Lorsque je sortais mon CV je comprenais que cette courtoisie avait pour objet de comprendre l’impact que pourrait avoir ces réseaux sociaux sur leur devenir et comment les appréhender pour s’adapter. C’est à ce moment-là que je compris que vous ne devez pas vous présenter sous plusieurs casquettes comme un couteau suisse. Leur crainte : que vous ne quittiez le poste proposé pour l’autre talent dont vous disposez. L’espoir de retrouver dans la finance s’amenuisait et beaucoup de mes confrères n’avaient pas choisi sciemment de quitter comme moi leur employeur. Difficile de rester crédible lorsque les banques écrémaient. Par transparence la SG voulait me prendre comme responsable de la stratégie en analyse technique cylindrique. Sept rendez-vous réussis mais la crise, l’affaire Kerviel et l’exposition de la banque ont eu raison de ce beau projet. Lors de cette mauvaise nouvelle en janvier 2010, j’ai donc modifié tous mes profils en ligne, fermé nombre de réseaux sociaux personnels pour me concentrer sur les réseaux sociaux professionnels avec une seule idée en tête, travailler comme spécialiste du digital dans une grande entreprise ou community manager. J’ai donc crée un contrat auto-entrepeneur avec l’Urssaf, déposé eastNetwork à l’INPI et pris mon courage à deux mains pour joindre les Dirigeants et faire la promotion de cette structure.
Deux annuaires et l’Internet suffisent : Top Management et le Who’s Who. Véritables mines de renseignements sur les coordonnées des patrons en place. Un mail suivi d’un appel téléphonique et l’agenda se remplissait. J’ai aussi utilisé UrgenceCVcom de François Auer étant béta testeur, ce qui me permit pour une somme modique d’envoyer un message à 4000 dirigeants et cabinets de recrutement. Il faut prendre un mail dédié. L’envoi dure sept heures. Les réponses en retour sont à la hauteur de vos espérances. Trois mois de rendez-vous. Favorables aux consulting, point de CDI à l’horizon, le constat était amer, le marché n’était pas mûr. Les salons, les candidatures spontanées, les réponses automatiques aux annonces que vous avez triées sans jamais de retour ensuite, il faut le vivre pour comprendre le désespoir et l’abattement d’un candidat.  Surtout lorsque les finances viennent à manquer. Une règle d’or, avoir des biscuits devant soi, une trésorerie qui vous empêchera de répondre à n’importe quelle annonce. Car la nécessité de nourrir une famille une fois le réseau familial et amical dépassé transforme la recherche d’un idéal en recherche de job tout court. J’estime à deux exercices annuels le démarrage d’un contrat auto-entrepreneur pour se lancer. Vente du véhicule  et swap immobilier aidant, le soutien familial a été primordial. Vous ne pouvez combattre sur plusieurs fronts. Les français qui perdent leur job ont très souvent le réflexe du repli sur soi. Entre le moment où j’ai quitté mon poste de Directeur Europe et les deux contrats signés en CDI, il s’est écoulé dix-huit mois. Le facteur de l’âge, 49 ans, n’a probablement pas joué en ma faveur.

Bruno Neil, Dirigeant de la fameuse école de commerce European Business School organisa un séminaire d’une semaine en janvier 2010 pour les Master I sur la gestion de l’identité numérique, c’est ensuite qu’il me proposa un CDI à temps partiel le lundi et mardi pour intégrer son équipe en tant que Responsable de la Communication Web et du Community Management de l’EBS Paris à partir d’avril 2011. Professeur de Marketing Digital depuis, les étudiants m’ont épaulé en remontant l’information auprès de leurs parents. C’est ainsi que je me suis vu proposer une conférence pour les quatre-vingt cadres Dirigeants du Groupe Ginger début 2011, puis rapidement son Président fondateur, Jean-Luc Schnoebelen me proposa de mettre ces conseils en application avec un second CDI à temps partiel le mercredi et jeudi comme Responsable de l’e-Réputation et du Community Management de son groupe. Je poursuis quelques formations le vendredi et samedi pour les entreprises désireuses de mettre en place une stratégie digitale pour les dirigeants et leurs salariés.

Quelle votre mission chez Ginger ?

Description de ma mission chez le Groupe Ginger : d’abord rattaché à la Direction de la communication sous la tutelle de Lydia Malineau, Directrice de la Communication, l’objet de la mission était de définir et mettre en œuvre une stratégie pour que le web devienne un levier important de croissance pour le groupe Ginger. Je suis depuis cet été rattaché à Isabelle Trébault, Directrice des Ressources Humaines du Groupe.

Mon rôle consiste à participer, en coordination avec la Direction de la communication, à la mise en œuvre de l’e-réputation du groupe, rendre attractifs les forums du site et les faire vivre. Il faut expliquer et  promouvoir en interne la nouvelle charte définie pour l’occasion avec l’aide du département juridique et mettre en œuvre son adoption par les salariés, communiquer par les nouveaux canaux mis en place pour le groupe dans le respect de la déontologie et des pratiques déjà en vigueur et veiller à la bonne application des conditions générales d’utilisation (CGU).

En tant que Community Manager je suis chargé de représenter la marque Ginger sur le web, la blogosphère, les réseaux sociaux et je travaille à développer la notoriété du groupe et à générer un relais favorable par le biais des réseaux sociaux dont il a fallu créer tous les espaces. La fonction comprend  également la formation des collaborateurs afin de les prévenir des risques liés à ces nouveaux médias et leur apprendre à devenir des ambassadeurs du groupe, par exemple mettre l’url raccourci du dernier film des activités du groupe sur leur profil Viadeo et Linked in. La mission intègre le rôle de formation et de promotion interne sur l’utilisation des médias sociaux.
Je surveille la bonne adéquation entre les présentations des salariés sur ces réseaux, leurs interventions au sein des forums et l’éthique du groupe. Je suis le relais pour la Direction de la Communication et les canaux médias dont j’ai la charge et dois remonter régulièrement les informations récoltées sur ces espaces numériques, qu’il s’agisse d’informations sur le groupe, sur les concurrents ou le secteur. Je suis responsable du calendrier éditorial et de la communication à destination des communautés en ligne.

Le plus intéressant consiste à épauler la DRH en matière de recrutement via les réseaux sociaux dans sa recherche de nouveaux talents pour renforcer le groupe au travers de ces réseaux sociaux. Vous pouvez ensuite créer et mettre en place des évènements pour la communauté, distincts des évènements classiques. Afin de permettre à la Direction Générale de suivre le développement de cette fonction innovante au sein du groupe,  je dois effectuer à intervalles réguliers, mensuellement,  un reporting quantitatif et qualitatif de la “présence sociale”. Il comprend bien entendu les chiffres et leur historique permettant de jauger l’évolution en termes d’acceptation de ces nouveaux canaux médias. Nous avons été très surpris de la montée en puissance de la page Corporate sur le leader Viadéo, avec aujourd’hui plus de 3200 contacts dont près de 2000 étudiants ingénieurs aujourd’hui en pleine réflexion et très prochainement sur le marché du travail. Cette fonction nouvelle dans l’arborescence structurelle du groupe nécessite une approche collaborative en relation directe avec la Direction Générale, les Directions Ressources Humaines, la Direction Informatique et la Direction de la Communication. Dans un premier temps, il a fallu élaborer une charte des réseaux sociaux pour le groupe Ginger pour protéger à la fois les salariés et la structure.

Créer et optimiser une page entreprise sur Twitter, mettre en place une page Fan Facebook, une autre sur Viadeo, sur Xing, Linked In et sur tous les nouveaux supports en ligne susceptibles de servir les intérêts du groupe  et valoriser son image. Tous les jours même le week-end il faut assurer la promotion et l’animation de ces pages, surveiller les alertes mises en place sur Google à l’aide de mots clés bien définis, contrôler les réceptions sur l’Iphone, traduire sous réserve d’une bonne interprétation ou reprendre directement en anglais puis en français un article mis en ligne depuis la Hollande sur leur page Twitter. L’action européenne doit être concertée. Il est utile de reporter mensuellement un tableau de bord des actions mises en œuvre sur les réseaux sociaux par  nos concurrents et nos clients.

Viendra le temps où nous pourrons concevoir une application iphone ou Androïd dédiée si nécessaire.

Pour épauler et dynamiser le référencement du site Internet et le rendre visible sur les réseaux sociaux, il faut définir une doctrine du micro-blogging utilisée propre au groupe Ginger. Trop d’informations distillées diminueraient le nombre de vos abonnés, il existe des seuils de rupture inégaux selon les supports utilisés. Ne parler que de votre entreprise pourrait lasser. Le timing d’envoi des nouvelles rentre également en ligne de compte. La rapidité de réponse sur les forums, les remerciements aux ‘fans’ et aux nouveaux contacts sur Viadéo, tout cela participe de votre réputation en ligne.
Vous devrez aussi penser à protéger l’entreprise avec des mots de passe tous différents, régulièrement modifiés et transmis à plusieurs responsables. Le community manager travaille trop souvent avec ses propres outils, ses pages, ayant pris de l’avance sur l’entreprise qui l’emploie dans ce segment. S’il vous quitte, la stratégie Digitale du groupe ne doit pas en pâtir. La priorité consiste à transmettre ses connaissances, astuces et trucs. Les changements des supports de ce métier évoluent à une telle vitesse que vous ne vous laisserez pas piéger et garderez votre avance. De toute façon, qui d’autre souhaiterait raisonnablement passer plus de treize heures par jour sur ces espaces numériques, il faut être passionné. Après avoir créé une fiche métier de vos actions sous forme de tableau de bord avec timing, liens, carnet d’adresses et mots de passe pour permettre d’assurer la pérennité de cette fonction évolutive, vous devrez sélectionner les réseaux sociaux en fonction des cibles déterminées, les sites de partage vidéo, de contenus et d’images selon les cibles commerciales du groupe, ses besoins, ses ressources et sa taille.

Le community manager doit définir la stratégie marketing d’activation des réseaux sociaux en BtoB (notamment Linkedin, Twitter, Plaxo, Youtube, Viadéo) afin de générer des partenariats, recruter, mettre en place une approche collaborative des salariés et fidéliser nos clients dans les segments concernés. L’idéal est de mettre en place une hotline et vous engager à répondre à toute requête dans la journée. Souvent en province le jeudi pour animer des séances de formation pour les salariés ponctuées d’études de cas et de témoignages, je m’efforce de répondre présent aux salons, interviews et conférences pour représenter la marque Ginger sur l’application innovante de vos nouvelles fonctions au sein du groupe. Le plus passionnant réside dans le fait de mettre en application les recommandations de l’ouvrage rédigé sur ce thème un an plus tôt sur deux structures de tailles différentes. Le groupe Grontmij côté à la bourse d’Amsterdam compte 11000 salariés dont 3000 pour Ginger en France. Nous avons donc mis en place un système de fiches pratiques envoyées chaque semaine et ensuite disponibles sur l’Intranet pour épauler les collaborateurs du groupe. La filiale Ginger Formation, capable aujourd’hui de former 4000 personnes par an, a intégré la gestion de l’identité numérique parmi ses 170 modules existants, les prochaines formations sont prévues les 25 janvier et 17 octobre 2012.

Quelques conseils pour un community manager qui débute ?

Dans le désordre : noter au fil de l’eau  vos actions pour mieux les retrouver en fin de mois lorsqu’il faudra établir le rapport mensuel.
Bloquer les noms de l’entité et ses filiales sur tous les réseaux sociaux.  Prendre un mail dédié de type « viadeo@gingergroupe.com » ou « communitymanager@ebs-paris.com », lier ce mail à un alias pour le recevoir sur votre Outlook ou Lotusnote, déposer le nom sur Twitter avec ‘underscore’ (tiret du 8), exemple ‘@EBS_Paris’. Celui-ci n’apparaitra pas dans vos publications et c’est mieux que ‘@EBSParis’ moins visible. La stratégie en place permet de poster à deux endroits pour faire voyager les messages sur l’ensemble des réseaux sociaux utiles. L’article du blog se décline vers facebook et twitter qui alimente à son tour Linked in et Viadéo. Le lien brisé de Twitter vers Xing et internations.org ou d’autres sites vous obligera à poster de nouveau le message. Préférez bit.ly plutôt que Goo.gl come réducteur d’URL. Un message raccourci voyage plus loin.
Soyez membre de plusieurs milliers de hubs et forums tant que cela vous est possible car déjà membre de 1200 groupes sur Xing, le site limite maintenant les adhésions à 100. Lorsque vous placez une communication sur un groupe de 50 000 personnes, l’impact en pourcentage est directement corrélé.
Toutes les alertes arrivent sur mon Iphone, ‘AlerteGinger’ ou ‘AlerteEBS’  pour lesquels vous allez créer une adresse mail spécifique. Les pages corporates sur facebook seront liées à votre propre page ; il vous suffira d’ouvrir la bonne page avant d’envoyer votre article sur Facebook.
Un community manager doit travailler avec au minimum trois ordinateurs, un portable et deux fixes. En effet lorsque vous allez changer de compte sur twitter ou facebook, leur traçage ne permet plus d’ouvrir plusieurs pages sur une même adresse IP.  Une information généraliste va voyager du blog vers les espaces des réseaux sociaux de l’EBS Paris, reprise par les pages dédiées du groupe Gingerou inversement et reprises enfin par mes propres pages permettant d’atteindre 200 000 contacts directs. Lorsque l’article est grand public comme l’immobilier ou j’ai anticipé en avril dernier la fin de la hausse immobilière, le nombre de sites l’ayant repris avec mon consentement lui a permis d’atteindre environ deux millions d’utilisateurs cumulés. Difficile de connaitre le chiffre exact si un internaute se rend sur plusieurs sites.
Un article valorisant sur Ginger et très technique n’ira pas sur l’EBS. Il faut donc nouer des partenariats avec des sites dont les domaines d’expertise correspondent.
Donnez et publiez pour recevoir. Le contenu aujourd’hui prévaut sur le véhicule qui lui sert à voyager. Un community manager doit écrire tous les jours un article pour appuyer en commentaire un article déjà existant (en ligne depuis quelques heures) sur un canal média le plus fort possible. En terme de viralité, on a toujours besoin d’un plus visible que soi. Un commentaire sur Les Echos, site très sérieux, mérite de prendre son temps avant de le poster. Ne pas confondre vitesse et précipitation. Vous ne pourrez plus retirer votre commentaire en ligne posté chez un tiers, contrairement à vos tweets ou posts sur  Viadéo, Xing, Facebook et Linkedin. Le commentaire signé du nom de votre entreprise doit apporter de l’eau au moulin. La signature ne doit pas dépasser la taille du message. Pensez au modérateur et à celui qui a fait l’effort de publication, le respect est de rigueur.
Pour travailler comme community manager, j’ai donc positionné sur Gmail des alertes sur les termes « Les Réseaux sociaux sur Internet »  et « Les Réseaux sociaux d’entreprise ». A chaque fois qu’un article sortait, je faisais un commentaire pour enrichir l’article. C’est du référencement naturel à l’huile de coude. C’est ainsi que fin 2010, j’avais cinq lignes sur la page d’Or de Google, soit la première lorsque vous tapiez ces termes choisis. Les axes de diffusion diffèrent ensuite selon votre puissance de feu numérique.

Quelle est votre vision de l’e-réputation ?

Tout dépend de quel point de vue l’on se positionne. Lorsque l’on sait qu’aujourd’hui plus personne ne prendra le risque d’embaucher un étudiant ou un salarié sans avoir ‘Googlé’ son patronyme au-préalable, on est bien loin de la discrimination positive chère à nos cabinets de recrutement.
La vidéo et l’image deviennent, grâce aux évolutions techniques, les supports de demain. Une vidéo sur les activités du Groupe Ginger sera souvent téléchargée sur les réseaux sociaux. Le visiteur ne prend plus le temps nécessaire pour lire de longs textes sur les métiers. La réputation en ligne passe aujourd’hui par ce canal média avec l’aide de Youtube et facebook, les photos sont maintenant possibles sur Twitter.
Il faut gérer son e-Réputation, surveiller ce qui se dit sur vous et votre groupe sur le net ; Pour certains il faudra anticiper, noyer l’information si celle-ci s’avère gratuitement délictueuse après avoir pris soin de contacter le site concerné ou l’hébergeur du blog incriminé. Les sites en e-réputation voient le jour comme Aboutme, iSearch, 123People, Instantpeoplefinder et surtout Youseemii.com, l’un des meilleurs et français de surcroit. Si vous faîtes l’objet d’une attaque majeure, il pourra être utile de faire appel à un spécialiste comme Albéric Guigou, fondateur de Réputationquad.
Les contrats d’assurance sur l’e-réputation font également leur apparition. Philippe Lucas, Dirigeant du plus grand groupe français d’assurance Gras Savoye m’avait gentiment reçu en 2010 sur cette thématique. Le contrat proposé par son groupe était l’un des premiers du genre avec un savant calcul de votre présence en ligne avant puis par comparaison après un supposé accident numérique. L’analyse en outsourcing par une agence de communication de votre réputation, positive ou négative déterminait l’indemnité résultant de  l’impact d’une attaque internet vous concernant. Les algorithmes permettront prochainement demain d’analyser le bruit du net et vos profils en ligne afin de déterminer la note d’un candidat potentiel pour un poste de commercial. Niveau du réseau, capacité à générer de nouveaux contacts, confiance en ligne, propension à pouvoir divulguer de l’information sur les hubs et forums des réseaux sociaux, nature et puissance de l’écho, réactivité. Ces critères détermineront en premier lieu les Community Managers et leur capacité à réaliser pour un groupe ce qu’ils ont su mettre en place de prime abord pour eux.
Le premier poste qui m’avait été proposé avec ce terme sur un contrat était chez Vanksen à l’été 2010 et valorisait déjà cette fonction de ‘Directeur E-Réputation’ à 80K€ brut annuels, j’ai eu l’indélicatesse de refuser, pourtant sans emploi, après l’écriture du livre et croire à la valeur de ce métier. La patience et le travail m’auront cette fois donné raison puisqu’il ne se passe pas un mois sans recevoir ce même type de proposition d’une entreprise ou d’une grande école.
La demande reste forte, l’enjeu est de taille. Je pense que nous assistons à la naissance d’un nouveau métier solide, le CNO pour Chief Networking Officer. Demain appartenant à la Direction Générale du Groupe au même titre que le Dircom, la DRH et le DSI, il mettra immédiatement en place l’intranet vidéo du groupe, des mails avec en signature la Cybercarte de présentation du salarié, une formation aux réseaux sociaux disponible en e-learning, la classique ‘chaîne’ Youtube présente en boucle dans les halls d’accueil, les relais courriers en BtoC par Google + et facebook, le recrutement par Viadéo et les cabinets de recrutement pour le mouton à cinq pattes, puis également en BtoB à l’international la mise en ligne de ses communications avec XING, Twitter, Linked in et bien d’autres.
Sur le puissant site Viadéo, hormis une baisse de fréquentation sensible de mon profil au mois d’août, aux alentours de 400 visites par jour, le rythme est aujourd’hui d’une à deux visites par minute, soit autour de 3 000 visites quotidiennes et 5 000 si l’on prend compte l’addition des autres réseaux sociaux professionnels. Nous sommes déjà proches des 100 visites par jour sur la seule page Ginger.  La guerre en  ligne pour se rendre visible :  Nous y sommes déjà !

Louis-Serge Real del Sarte

Responsable de l’e-Réputation et du Community Management du Groupe GINGER – Grontmij,
Responsable de la communication Web et du Community Management de l’EBS Paris,
Fondateur d’easynetwork,
Consultant en Réseaux Sociaux Professionnels,
Professeur de Marketing Digital et auteur de l’ouvrage « Les Réseaux Sociaux en Ligne ».

Propos recueillis par Adeline LORY.

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