Interview : Cinq minutes avec Camille, alternante en Veille Stratégique

J’ai rencontré Camille*, chargée de projet en veille stratégique et intelligence économique, en alternance chez un acteur industriel de la région Nord-Pas-de-Calais. Cette étudiante en veille stratégique à Lille a d’abord suivi des études en journalisme (M2 Journalisme) puis en administration des entreprises (M2) avant d’intégrer son M2 en veille.

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Propos recueillis par Jonathan Picard
*Pour des raisons de confidentialité, nous  avons anonymisé cette interview

Comment en es-tu arrivée à la veille?

Quand j’étais journaliste économique, c’est la période ou la Business Intelligence commençait à beaucoup se développer. La veille, c’est une des branches de la Business Intelligence avec la veille, le lobbying et l’e-reputation. De plus, l’Intelligence économique est proche du Data Journalisme (présentation et analyse de données) et est aussi plus orientée technologie que le journalisme économique (ces secteurs sont proches mais différents). En Data Journalisme, il est plus facile de récolter de l’information car tu récoltes des informations précises pour une audience précise. C’est aussi beaucoup plus intéressant car tu sais à qui tu t’adresses.

Quelles sont tes diverses expériences professionnelles ?

J’ai travaillé plusieurs fois en tant que journaliste stagiaire, une fois à MétroNews mais aussi au Nouvel Economiste. J’ai aussi été journaliste économique. Je rédigeais des synthèses de dossiers sur l’information économique et financière de l’industrie des médias, de la publicité et de la communication numérique pour un lectorat professionnel. J’ai aussi travaillé plusieurs fois en tant que rédactrice/rédactrice web pour différents médias.

Pourquoi l’alternance?

Je ne voulais pas continuer ma formation sans travailler. L’alternance te permet d’allier théorie et pratique. C’est intéressant, ça permet d’appliquer concrètement ce que tu apprends à la fac. En plus, tu peux demander aux professeurs d’adapter tes cours en fonction de tes besoins concrets en entreprise et d’échanger énormément avec eux. En plus, cette année nous étions deux dans notre formation en Master 2, du coup nous avions presque des cours à la carte.

Comment as-tu trouvé cette alternance?

J’ai remis à jour mon CV mais aussi tous mes profils, et surtout sur les réseaux professionnels (LinkedIn, Viadeo) puis j’ai cherché toutes les offres qui m’intéressaient vraiment (donc très spécifiquement en veille) sur les différentes plateformes : Viadeo et Linkedin donc mais aussi sur Jobyjoba.

Quelles sont tes missions ?

Avec mon supérieur nous créons un observatoire sur les pratiques de notre secteur à l’international  et ce, sans utiliser de questionnaires. Nous « aspirons » les données disponibles sur Internet puis après les avoir mises en forme, nous les analysons, les traitons et les restituons (au travers d’infographies notamment) pour les communiquer aux différents pôles de l’organisation intéressés. Ceux-ci peuvent être divers, il peut s’agir du pôle RH dans le cadre d’une embauche, cela permet d’informer les nouveaux collaborateurs des différents marchés, des stratégies…. Mais aussi le pôle marketing afin d’adapter les stratégies en fonction des régions du monde… L’information que nous collectons n’est pas partagée avec tous, nous ciblons spécifiquement en fonction des besoins, mais aussi du statut dans l’entreprise, car nous devons faire attention à l’espionnage industriel.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’une alternance ?

Tu mets en pratique tout ce que tu apprends, du coup tu vas en cours dans une situation proactive et c’est très enrichissant. Tu te formes à l’école pour l’entreprise et tu collectes de l’information pour l’entreprise à l’école. C’est une relation qui se complète bien. Au travers de l’alternance, tu apprends aussi à hiérarchiser et à bien choisir tes priorités. Pour ce qui est des limites, c’est la pression quotidienne au travail, un stress et un emploi du temps qu’il faut apprendre à gérer. Sur certaines périodes c’est très difficile de tout cumuler. En plus cette année, c’est la première fois que le M2 suivi proposait la formation en alternance. Du coup l’emploi du temps des cours n’était pas forcément adapté, il a fallu gérer même si ça a été très difficile parfois.

Peux-tu nous décrire une journée type ?

Quand j’arrive le matin je passe au moins deux heures à étudier ce qu’il se passe sur les réseaux et dans l’actualité. J’ai adapté mes réseaux pour accéder directement à l’information pertinente et utile pour mes missions de veille et de collecte. J’échange aussi beaucoup avec mon manager pour mieux comprendre mon entreprise, essayer de déterminer qui dans l’entreprise travaille sur quels projets, qui peut nous aider sur tel ou tel secteur. Nous avons aussi bien sûr de nombreux échanges sur le projet en lui-même afin de l’optimiser au mieux. J’échange aussi beaucoup avec mes autres collègues. Cela me permet de me former sur un secteur qui n’est pas le mien à priori. L’après-midi nous travaillons beaucoup en micro-projet : extraction de données, analyse, data-visualisation…

Et après?

Si je suis recrutée, j’aurai l’avantage d’avoir la connaissance de l’environnement et d’intégrer l’entreprise en étant déjà formée. Après en terme de mission nous avons l’objectif d‘intégrer la mission de veille dans d’autres projets, des pistes de réflexion sont en cours sur la veille dans l’entreprise. Je dois aussi former des collègues sur l’infographie et la communication de l’information. C’est important de varier ses missions sinon au bout d’un moment tu t’ennuies. J’espère aussi pouvoir suivre des formations en code et en programmation pour pouvoir aller plus loin dans mes activités et être pus indépendante dans mes missions. Et si c’est possible pourquoi pas essayer d’intégrer un VIE (volontariat international en entreprise) dans le cadre de ma mission pour avoir une expérience à l’étranger (dans un pays anglo-saxon notamment).

Aurais-tu des conseils pour les étudiants en veille et en information-communication ?

Un bon étudiant en information-communication c’est un étudiant curieux. Que ce soit des réseaux, des métiers mais aussi et surtout des personnes. Il est aussi important de se faire plaisir dans ce que l’on fait et ne jamais hésiter à sortir de sa zone de confort car il n’y a que comme cela que l’on apprend. Je crois que c’est parce que tu es curieux et que tu apprends en permanence que tu deviens vraiment bon dans ce que tu fais. Mais bon cela ne s’apprend pas à la fac, ce sont des trucs que tu apprends à l’extérieur. Si tu as conscience de comment tu fonctionnes tu peux trouver un emploi qui te plaît vraiment et il ne faut pas oublier que l’entreprise n’est pas l’université et que cumuler un maximum d’expériences permet d’apprendre à bien travailler.

Merci Camille !

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